Les objectifs et leviers de France 2030

Lancé par le Président de la République le 12 octobre 2021, plus de 1 700 projets innovants sont déjà soutenus pour un investissement total de 8,4 milliards d’euros sur tout le territoire. France 2030 a accéléré son déploiement pour structurer nos écosystèmes et transformer durablement des secteurs clés de notre économie par l’innovation, l’industrialisation et la recherche.Dans les Hautes-Pyrénées, les projets soutenus par France 2030, au nombre de 6 et pour un montant global de plus de 10 millions d’euros, sont bien présents et marquent un dynamisme territorial fort.

Politique prioritaire du Gouvernement, France 2030 porte une ambition claire : positionner la France non pas seulement en simple acteur, mais bien en leader du monde de demain. France 2030 transforme les envies d’agir en projets concrets pour mieux produire, mieux vivre et mieux comprendre le monde.

Avec des moyens inédits, 54 Md€ sur 5 ans, France 2030, ce sont :

10 objectifs précis et facilement identifiables et 6 leviers pour développer les matériaux, le numérique ou encore les start-ups, la recherche et la formation

Le premier enjeu est celui de la production de l’énergie ; et nous avons la chance de disposer d’un avantage comparatif – le nucléaire – qui fait de la France l’un des pays européens qui produit une électricité parmi les moins émettrices de CO2.Si notre industrie est historiquement parmi les plus compétitives, la France prend aujourd’hui du retard sur les réacteurs innovants en rupture. L’objectif est de favoriser l’émergence d’une offre française de petits réacteurs modulaires et de stimuler l’innovation de rupture sur les réacteurs nucléaires avancés afin de garantir de nouveaux usages, une sûreté accrue et une meilleure gestion des déchets.

L’hydrogène est essentiellement produit par électrolyse, qui utilise une grande quantité d’électricité. Le nucléaire nous permettra ainsi de faire de notre pays un leader de l’hydrogène décarboné. Nous devons également accompagner le reste de l’offre de solutions industrielles pour l’hydrogène décarboné (membranes, piles à combustibles, réservoirs, etc.) tout en poursuivant la structuration d’écosystèmes dans les territoires. Un investissement d’ampleur dans la structuration de la filière est essentiel si l’on ne veut pas répéter les erreurs du passé sur le soutien aux énergies renouvelables. La France se donne ainsi l’ambition de pouvoir compter sur son sol au moins deux giga-usines d’électrolyseurs et l’ensemble des technologies nécessaires à l’utilisation de l’hydrogène.

Cet objectif va de pair avec un renforcement de la filière industrielle des énergies renouvelables (cellules photovoltaïques, flotteurs d’éoliennes, pompes à chaleur, gestion de l’intermittence…). Ce triptyque – nucléaire, hydrogène, énergies renouvelables – nous permettra de produire une énergie décarbonée, stable et compétitive.

L’investissement privé qui, seul, n’est pas suffisant pour atteindre cet objectif, doit être accompagné d’un soutien public. Cet investissement massif ciblera d’une part la décarbonation de sites industriels très émetteurs (par exemple, aciérie, chimie lourde, cimenteries, aluminium), et d’autre part le déploiement de solutions matures (chaleur renouvelable, efficacité énergétique, électrification). Cette stratégie de décarbonation qui améliorera la compétitivité de nos industries dans un monde où le prix du carbone augmentera, constitue un argument de plus contre les délocalisations.

Pour accompagner la fin programmée des ventes de véhicules thermiques, nous devons amplifier notre effort de transition de l’industrie automobile. Cette stratégie doit être complétée par un investissement lourd dans le déploiement des stations de recharges électrique rapide, le transport collectif, les nouvelles formes de déplacement et dans une nouvelle stratégie industrielle. Cela suppose une mobilisation collective, y compris de la part des constructeurs et des grands équipementiers.

Afin de poursuivre l’accélération des efforts de recherche et développement en faveur de la décarbonation de la filière aéronautique, France 2030 soutiendra les acteurs français concourant à la réalisation d’aéronefs bas-carbone. Un volet sera dédié aux PME Petites et moyennes entreprises innovantes et start-ups de la filière ainsi qu’aux projets d’industrialisation de carburants alternatifs durables pour l’aviation.

Nourrir sainement une population croissante exige de décarboner la production et de veiller à la préservation de la biodiversité, qui est de plus en plus menacé. Nous devons remettre de la valeur dans l’agriculture en payant nos agriculteurs pour le travail et l’investissement réalisés.

Cet objectif s’inscrit dans le cadre du Plan Santé Innovation 2030. Malgré une très grande recherche dans le secteur de la santé, un modèle de CHU liant la clinique et la recherche, un système juste qui a tenu pendant la crise et sur lequel nous avons décidé d’investir massivement à travers le Ségur de la santé, la France est aujourd’hui en retard par rapport à ses partenaires européens.

Ce retard est le fruit de la désindustrialisation et du déficit d’investissement dans les innovations de rupture comme les biotechnologies. Nos capacités humaines, nos infrastructures de recherche et de pratique, ne nous laissent pas d’autre choix que de revenir à la tête d’une médecine plus prédictive, plus préventive, plus innovante, plus personnalisée et avec un tissu productif davantage ancré en France.

La révolution médicale – sans laquelle nos dépenses de santé exploseront – se fera sur la convergence des innovations de rupture en santé avec le quantique, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets. L’objectif – atteignable – de produire au moins 20 biomédicaments doit concentrer tous les efforts et en particulier ceux de la future Agence d’innovation en santé.

Mieux vivre, nous en avons fait l’expérience pendant la crise, c’est aussi vivre dans l’imaginaire de l’humanisme français qui nous constitue. Les industries culturelles et créatives forgent nos imaginaires – en particulier celui de nos enfants –, filtrent nos accès à l’information, imposent des représentations et des héros.

La France, pays de littérature, de philosophie, de théâtre, de cinéma, de musique, de jeux vidéo, doit continuer de faire entendre sa voix en valorisant son patrimoine culturel et en développant de nouveaux contenus et expériences.

Nos partenaires investissent dans ces industries qui représentent en France 640 000 emplois et 91 milliards d’euros de chiffre d’affaires. L’intervention publique permettra de déclencher des investissements et de participer à la création de filières, aux côtés du secteur privé ; Il s’agit d’investir de manière très concrète : dans nos studios, dans de nouvelles technologies offrant des expériences immersives, et dans la formation de professionnel ; L’objectif sera aussi de faire de notre écosystème de technologies immersives (jeu vidéo, réalité augmentée, réalité virtuelle, etc.) un leader mondial.

La France de 2030 ne doit pas oublier les grandes odyssées d’exploration et d’aventures – à la fois humaines, intellectuelles et scientifiques. Un Nouvel Espace, composé d’une grande diversité d’acteurs financés par des fonds privés et des agences d’État, est en train de se construire, posant la question de la souveraineté spatiale dans des termes radicalement nouveaux. La France, en assumant de travailler à la fois avec les acteurs établis et de nouveaux acteurs, doit réussir le défi des nouvelles explorations spatiales.

La France, deuxième puissance maritime du monde par l’étendue de ses zones économiques exclusives, a la capacité d’explorer cette partie inconnue du globe, levier extraordinaire de compréhension du vivant et d’écosystèmes à découvrir, d’accès potentiel à certains métaux critiques, d’innovation en santé, et de biomimétisme.

La crise a révélé l’importance de la sécurisation des approvisionnements de matières critiques. Le contexte de sortie de crise et de reprise de l’économie mondiale s’accompagne en outre de tensions d’approvisionnements dans de nombreux secteurs.

France 2030 doit nous permettre de sécuriser les filières du plastique et des métaux, la consolidation de la filière bois, investir dans l’économie circulaire et, de manière générale, réduire notre dépendance à l’importation.

  • Recycler 100% du plastique et développer des matériaux innovants à faible impact environnemental
  • Sécuriser la chaîne d’approvisionnement, de raffinage et de recyclage des métaux critiques
  • Soutenir le renouvellement forestier, dans un souci de gestion durable et de préservation de la biodiversité, optimiser l’utilisation des ressources en bois et soutenir la compétitivité de la filière

La crise nous a montré nos défaillances concernant les semi-conducteurs, les composants électroniques et robotiques et le domaine médical.

Réussir France 2030 passe nécessairement par la combinaison d’une stratégie européenne, compte tenu des masses et de l’enjeu, et d’une stratégie nationale qui visera à doubler notre production électronique d’ici 2030 et à faire de la France un des leaders du domaine des puces électroniques.

  • Doubler la production française de composants électroniques
  • Soutenir l’émergence de projets d’usines 4.0 et renforcer l’offre française en matière d’équipements pour l’industrie du futur

Notre capacité à disposer de solutions numériques de confiance, performantes et souveraines sera décisive pour innover sans sacrifier notre indépendance technologique dans la plupart des secteurs. Ainsi, il nous faut poursuivre et intensifier les stratégies engagées en matière de cloud, de quantique, d’intelligence artificielle, de cybersécurité et de 5G.

  • Développer nos solutions nationales en matière de logiciels (poursuite des stratégies quantique, IA, cybersécurité, 5G et cloud déjà annoncées)
  • Permettre l’appropriation de ces solutions, notamment dans l’agriculture, la santé et l’industrie

La réindustrialisation de la France passe par le développement des talents et l’investissement dans les compétences à tous les niveaux de qualification – ingénieurs, techniciens, ouvriers spécialisés…– en particulier dans les segments de pointe et là où les tensions de recrutement sont persistantes. Toutes les voies d’accès à la formation sont concernées : nos écoles, nos universités et laboratoires de recherche, nos organismes de formation.

France 2030 doit nous doter d’une stratégie à 10 ans pour transformer et moderniser l’offre de formations vers les filières et métiers d’avenir à horizon 2030.

Cette stratégie intégrera les enseignements des actions précédemment des Programmes d’investissements d’avenir (PIA), et du Plan d’investissement dans les compétences lancé en 2018 pour amplifier l’effort de formation des plus éloignés de l’emploi et transformer les pratiques de formation via notamment la numérisation.

  • Renforcer l’appareil de formation français pour permettre de former jusqu’à 400 000 jeunes, demandeurs d’emploi ou salariés par an et les préparer aux métiers de demain dans les secteurs stratégiques
  • Soutenir l’émergence de quelques pôles de rang mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle

Le soutien continu depuis 2017 à l’innovation et à la French Tech font de la France aujourd’hui un leader technologique en Europe : nos start-ups deviennent des champions internationaux ; nous dépasserons largement l’objectif de 25 licornes en 2025.Cette révolution doit être prolongée si l’on souhaite rattraper notre retard dans l’innovation de rupture (Deeptech et start-ups industrielles) et faire émerger des géants technologiques.

Ainsi, avec France 2030, un des objectifs sera de faire émerger au moins 100 sites industriels par an et accélérer la croissance de ces entreprises à un niveau européen.

Ces trois enveloppes seront à 100 % réservées à des acteurs émergents.

  • Innovation de rupture
  • Faire émerger les deep tech, les accompagner et accélérer l’industrialisation des start-ups
  • Accélérer la croissance des start-ups

France 2030 c’est le choix assumé de la science et des connaissances. Pour accompagner le plus grand nombre vers les métiers d’avenir, soutenir l’excellence de la recherche française et son transfert vers l’économie, France 2030 continuera d’investir massivement dans les établissements d’enseignements supérieurs. Pour développer un environnement propice permettant d’accélérer la recherche et la formation sur ces secteurs prioritaires, France 2030 soutien et accompagne les transformations de nos écosystèmes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation.

  • Soutenir et encourager la différenciation des établissements d’enseignement supérieur en faisant émerger et en soutenant des projets confortant toutes les formes d’excellence
  • Accompagner sur une durée limitée des services ou entités dédiés à l’accompagnement des enseignants-chercheurs ou des chercheurs dans le montage de projets
  • Poursuivre le soutien aux acteurs structurants de l’écosystème (IdEx, IRT-ITE…)
  • Soutenir des projets expérimentaux et des démonstrateurs associant des écoles et établissements publics locaux d’enseignement à des partenaires extérieurs et visant à améliorer durablement leur fonctionnement